Une démarche de prévention ? Pour améliorer la rentabilité de votre entreprise

Article publié le 27 février 2024 sur le site de Présanse Pays de la Loire

Imaginez… Vous avez lancé votre entreprise il y a trois ans et vous avez maintenant six salariés. Votre activité est toujours fragile et vous n’avez pas encore les moyens de l’installer dans des locaux totalement adaptés. Votre première préoccupation est d’assurer la rentabilité de l’entreprise. Assurer sa croissance vous demande beaucoup d’énergie et de travail pour couvrir les charges, le reste viendra plus tard.

Imaginez… encore ! Dans leurs tâches au quotidien, vos salariés courent d’un endroit à l’autre du magasin et doivent même parfois aller chercher des cartons à l’étage. Au fil du temps, plusieurs collaborateurs ont développé des douleurs fréquentes au dos, parfois dues à une chute, qui ont entrainé une multiplication des arrêts de travail. Ces dernières semaines, le plus ancien a été arrêté deux mois par son médecin pour une sciatique chronique ; son retour au travail n’est envisagé qu’en mi-temps thérapeutique.

Pour autant, vous avez conscience de la nécessité de construire la prévention dans l’entreprise et avez déjà tenté de mettre en place des actions :

• vous avez accueilli chaque nouvel arrivant en lui expliquant les gestes de base ;
• vous essayez de manager tout le monde dans un souci de préservation de leur équilibre vie professionnelle vie personnelle en étant souple sur les horaires de travail ;
• vous avez fait appel à un prestataire privé pour rédiger votre document unique afin de répondre à votre obligation règlementaire. Par manque d’implication, vous ne vous êtes pas saisie du contenu de ce document et n’avez pas mis en place le plan d’actions proposés.

L’arrêt de travail prolongé de votre premier salarié vous interroge sur la récurrence de ses soucis de santé et des absences qu’ils causent. Celles-ci vous coûtent cher : à la survenue de l’arrêt, entre les tâches à redistribuer entre les présents, les plannings à adapter et le remplaçant à recruter et à former ; au retour à mi-temps thérapeutique dans la gestion des tâches compatibles ou non avec l’état de santé et l’adaptation du poste de travail. Sans oublier tous ces jours perdus dans l’année quand l’un ou l’autre ne peut pas venir travailler à cause d’un dos douloureux.

Bilan : un taux d’absentéisme élevé et des coûts supplémentaires ayant un impact sur la rentabilité de l’entreprise.

Mettre en place une démarche de prévention ?

Sachez-le, le coût des accidents du travail et des maladies professionnelles en région Pays de la Loire représente en cumul plus de 400 millions d’euros chaque année et plus de 4 millions de jours d’arrêts de travail. Pourtant, la prévention est rentable : les études* estiment que, pour 1€ investi en prévention des risques professionnels, le retour sur investissement est de plus de 2€, la rentabilité moyenne dépassant même 3€ pour les TPE. Pour aller plus loin, 90% des actions mises en œuvre ont un impact économique positif et 1/4 d’entre elles ont un rendement dix fois supérieur à la moyenne. Sachez donc bien les choisir !

Dans notre exemple si vous aviez rédigé vous-même votre document unique avec l’aide de votre SPSTI, vous auriez mieux compris son intérêt et aurez pu être acteur dans la mise en place de votre propre plan d’actions . Vous aurez ainsi pu identifier notamment la répétition des déplacements dans des locaux intégrant un escalier, avec tous les risques liés au port de charges et aux chutes potentielles.

La prévention est une démarche qu’il faut appréhender avec un regard global qui permet d’identifier les risques pour la santé et la sécurité des salariés. L’idée maîtresse, c’est d’anticiper les situations pour mettre en place des aménagements des locaux, des adaptations des tâches ou des postes de travail, des formations pour prévenir les risques liés à l’activité physique, des équipements facilitant le port de charge…

S’il est évident que tout n’est pas facile à construire lorsque l’employeur crée son entreprise, il est nécessaire qu’il s’y mette rapidement en associant ses collaborateurs dans la réflexion. Effectuant très régulièrement les mêmes tâches, ces derniers sont les plus aptes à imaginer des solutions d’amélioration. L’employeur peut d’ailleurs déléguer l’animation de la prévention dans l’entreprise à un salarié ou plusieurs volontaires qui pourront l’accompagner dans la définition d’un plan d’action et sa mise en œuvre au plus près de l’équipe.

Les absences des salariés, qu’elles soient de longue ou de courte durée, ont une incidence directe sur la productivité de l’entreprise, entraînant des perturbations dans les opérations quotidiennes et une diminution de la qualité du service rendu aux clients. Sans compter les difficultés pour adapter constamment l’organisation, qui sont toujours à la charge de l’employeur. Si ces absences affectent évidemment le climat social et la cohésion au sein des équipes, elles ont un coût non négligeable pour les finances de l’entreprise… et donc pour son développement ou sa pérennité.

En quoi les services de prévention et de santé au travail (SPSTI) peuvent-ils vous aider ?

En proximité des entreprises de son secteur, chaque SPSTI propose un accompagnement pour mettre en œuvre la prévention :

• connaissance des locaux de l’entreprise, repérage et analyse des risques professionnels sur le terrain ;
• accompagnement de l’employeur pour l’aider dans la rédaction du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) ;
• aide à l’analyse des accidents du travail ;
• conseils et préconisations pour réussir la mise en œuvre d’actions de prévention ;
• actions de sensibilisation en milieu de travail pour une formation des salariés au plus près de la réalité de l’entreprise ;
• documentation sur les risques et les métiers ;
• et toujours tous les rendez-vous du suivi individuel de la santé des salariés.

Les services de prévention et de santé au travail jouent un rôle important auprès des employeurs dans la prévention des risques professionnels et la préservation de la santé de leurs salariés. La non-prévention coûte cher, construire une démarche de prévention globale est un investissement nécessaire.

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* études OPPBTP (2015) et EUROGIP (2017).